Ghislain Bavre, nous livre son avis sur « Voyage avec un âne » de Christian Perrissin (Scénariste) et Mickaël Sterckeman (Illustrateur) paru aux Éditions Futuropolis.

« En septembre 1878, Robert Louis Stevenson a 28 ans. Accompagné de Modestine, une ânesse, il traverse en douze jours les Cévennes, de Monastier à Saint-Jean-du-Gard. Des étoiles qui avaient éclairé la révolte des camisards, à l`eau courante des rivières qui jalonnent les Cévennes, il découvre la magie des rencontres, la complicité des paysages, l’ivresse de la liberté.

Ce Voyage avec un âne n’est certes pas le périple le plus extraordinaire qu’a narré Robert-Louis Stevenson, mais ce trajet a cependant été réellement parcouru par l’écrivain écossais. Alors qu’il vient de se brouiller avec son père, lui qui refusait d’embrasser la profession de constructeur de phares, il vient de renier sa foi et part sur la route à la suite de sa rupture avec Fanny Osbourne. Il va alors trouver en chemin toutes les raisons de croire en l’amour qui va changer son existence et ramène le livre le plus ouvert et le plus confiant en la vie.

Dans le récit Voyage avec un âne, ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage !

La forme qu’a pris celui-ci, son sens initiatique, est le vrai sujet de cette adaptation par le scénariste Christian Perrissin. De rencontres en anecdotes culturelles et historiques, R.L. Stevenson découvre la ruralité authentique, la psychologie de l’âne, la rudesse des paysages…

Il se nourrit de moments vrais, rumine ses souvenirs et ses espoirs. Une œuvre présentée aujourd’hui sous la forme d’un roman graphique de 173 pages, régulièrement accompagnées par un narratif en voix off manuscrite, qui reprend des extraits de l’œuvre originale.

Michael Sterckeman dessine ce voyage expérimental entre l’homme et l’animal à l’aide d’un lavis teinté de noirs et de marrons, qui révèle la couleur charbonneuse des rencontres, elles qui ne laissent entrevoir qu’aux initiés leurs véritables trésors. Entre force de la lenteur de ce cheminement et prudence des échanges, on retrouve ici l’engourdissement des sens et l’alanguissement des sentiments.

Véritable carnet de voyage, cette libre interprétation retrace le cheminement spirituel de R.L. Stevenson dans une communion entre l’homme et l’animal qui semble vouloir faire sens. »

Ghislain Bavre, Directeur Directeur du Pôle Environnement Urbain Alès Agglomération.