Marion Durand, nous livre son avis sur « La constance de la louve » de Cécile Baudin paru aux Éditions Presses de la Cité.
« « A voix basse, elle lui présenta les aliénations incarnées autour d’eux, comme autant d’esprits démoniaques ayant pris possession des corps : les plus courantes étaient la manie, incompréhensible suite de périodes euphoriques aussi exaltées que morbides, et la lypémanie, une forme pathologique de mélancolie absolue et permanente dont les malades ne parvenaient pas à se défaire. »
Dès la première page de ce roman haletant, nous sommes projetés dans les Cévennes lozériennes de 1835, dans une ambiance hivernale, lugubre et glaciale encore emprunte de « La Bête ».
A Saint-Alban, petite bourgade de 2000 âmes, un asile psychiatrique se révèle le théâtre d’un crime mystérieux… plus qu’une enquête, une « quête de vérité » est menée par Victor Chastel, lieutenant de louveterie, accompagné de 2 personnages féminins très forts – Marianne l’infirmière, Constance la domestique – et d’un troisième « personnage » non moins important : son loup.
Cécile Baudin nous plonge donc dans l’histoire locale par ce roman fort bien documenté et « surfe » habilement sur le mythe, qu’elle sait rendre présent tout au long des chapitres. Car « La peur est comme le loup : elle ne se commande pas. Elle attaque dès que l’on a quelque chose à perdre, à la moindre faiblesse révélée. »
Pour autant, Cécile Baudin nous amène avec une grande habileté à nous questionner sur l’humain, à travers sa perfidie et sa noirceur : au fond, celui-ci n’est-il pas pire que la Bête ?
« La Constance de la louve » est une belle réflexion sur les limites de la moralité. »
Marion Durand, Directrice du Pôle culturel et scientifique de Rochebelle.