Nicolas De Davydoff, nous livre son avis sur « Le Repaire » de Andrée Lafon paru aux Editions L’Harmattan.
Après avoir perdu l’usage de la parole suite au décès de sa compagne, un homme est invité par un couple d’amis à passer du temps dans leur maison des Cévennes, Le Repaire. Au cours de son séjour, il devient le confident des difficultés du couple, les aidant ainsi à améliorer leur relation. Cependant, l’arrivée d’un inconnu perturbe la situation et donne un tour imprévu à leur séjour.
Andrée LAFON traite au travers de ce roman de nombreux thèmes complexes, dans un style à la fois élégant et vivant. L’auteure tisse une trame narrative qui amène, touche par touche, autant de révélations permettant d’esquisser la profondeur de personnages. Le mutisme involontaire de Stéphane (le personnage principal) le plonge dans un rôle d’écoute, à la fois subi et central, de cristallisation de la pensée de ses hôtes. Ce rôle déclenche en eux diverses prises de conscience, dans un processus maïeutique particulièrement bien décrit.
Les paysages cévenols, dans le récit, sont bien plus qu’un simple décor : personnages à part entière, ils sont eux aussi susceptibles de devenir des confidents. C’est le cas par exemple des forêts, de la Bambouseraie ou du Musée du Désert, à Mialet. Le Repaire est donc loin d’être un huis clos mais au contraire un roman dans lequel géographie et psychologie s’entremêlent et où chaque espace décrit marque une étape, un jalon, dans l’introspection des protagonistes.
Ce roman aborde également de façon originale les thématiques du deuil, de la guérison, du silence, de la mémoire et de l’ineffable. Chaque personnage se confronte peu à peu, et de façon singulière, à chacun de ces thèmes universels – si bien que le lecteur se sentira très rapidement immergé dans ce récit émouvant et sensible… et donc hautement recommandable.
Nicolas De Davydoff, Directeur des Offices de Tourismes Alès Cévennes.
